Sulpiz Boisserée est né en 1957; il vit et travaille à Genève Historien de lâart et artiste, Sulpiz Boisserée a géré des galeries à Cologne et Genève, où il a exposé Klaus vom Bruch, Ingo Gunther ou Maria Vedder, avant de se consacrer entièrement à son travail dâartiste. Il travaille essentiellement en publiant sur internet ou sous forme de livres ou enparticipant à des projets qui incluent dâautres artistes, comme par exemple P.O. Box (Genève-Lyon, 1998)
Joël Mutzenberg est né en 1969, il vit et travaille à Genève Livres dâartiste, affiches, spectacles, vidéos : Joël Mutzenberg développe son travail dans la multiplicité. Il est notamment intervenu à la Nouvelle Galerie de Grenoble (1997), à Genève (10,000 parkings, 1993, 94 et 95), et sur internet (P.O. Box) Pour Anticipation - Version 4, Sulpiz Boisserée et Joël Mutzenberg proposent une première étape de leur nouveau projet: AVANT ECHO (1998); le projet consiste en quatre événements par année (un par saison), réalisés à chaque fois par une nouvelle personne dans le lieu et au moment de son choix. Chaque événement durera au plus une minute. La série nâaura pas de fin. Indépendamment des événements, 60 propositions seront rassemblées dans un livre - une page par minute. Les 20 premières propositions seront exposées durant Anticipation - Version 4.
Serge Comte Né en 1966, vit et travaille à Grenoble
Les travaux de Serge Comte, dans leur diversité, dégagent un état dâesprit qui lui est propre, et qui a trait avec le cocooning, les réseaux, la télévision, les connections et la communication. Il travaille essentiellement en vidéo et avec des Post-It. Sa dernière exposition à la Galerie Jousse à Paris introduisait les ordinateurs et internet - câétait une réflexion sur les chats, les avatars, les nicknames, et les smilies, tous ces nouveaux codes de la cyber-communication. Pour Anticipation - Version 4, Serge Comte fera un concert-performance on-line sur internet, intitulé Le son du bonheur. (The Sound of Happiness). Les ãrestesä de sa perfomrance , traces et objets issus de lâaction, seront présentés dans lâexposition. Performance lors de la soirée de vernissage, le 11 novembre 1998, à 20h.
Après des études à lâEcole des beaux-arts de Grenoble, Pierre Joseph a exposé ses photographies, ses sculptures vivantes et ses installations en France, en Allemagne et au Japon. De 1989 à 1994, il collabore très régulièrement avec Dominique Gonzales-Foerster, Bernard Joisten et Philippe Parreno, avec lesquels il monte notamment le projet Ozone décliné en exposition vidéo et sacs. Dans ses travaux personnels, lâimagination du spectateur est toujours le ferment indispensable. Il produit des environnements dans les lesquels les spectateurs deviennent les sujets/objets de manipulations dâimages. Il faut traverser des dédales, pénétrer des espaces, jouer au base-ball ou se faire filmer pour percevoir les oeuvres de lâartiste; lâexpérience de première main vaut tout lâor du monde. Pour Anticipation - Version 4, Pierre Joseph montre uneinstallation intercative, Incrustations TRON (1997). Dans un espace vide peint en bleu, une série de caméras filment le spectateur; un ordinateur incruste alors cette image dans celles du film TRON, selon la technique de la blue-box, et le spectateur peut rejouer à sa façon certaines scènes du film. Le regardeur fait vraiment le tableau - il est le héros des fictions que Pierre Joseph suscite.
Peter Kogler Né en 1959 à Innsbruck, vit et travaille à Vienne.
Peter Kogler, autodidacte, a été profondément influencé par le minimalisme américain. Il investit les lieux dâexposition avec ses papiers peints qui tapissent des salles entières, ses rideaux qui créent de nouveaux espaces. Il utilise diverses sources dâimage pour créer, grâce à lâinformatique, des motifs répétés (fourmis, tubes, circonvolutions cérébrales) spécifiques à chaque lieu. Considéré aujourdâhui comme un des meilleurs représentants de lâart autrichien, il a présenté son travail notamment à la documenta IX et X de Kassel et à la Biennale de Venise. Il vit et travaille à Vienne, où il est Professeur invité à lâAkademie der bildenden Künste. Pour Anticipation - Version 4, Peter Kogler crée en collaboration avec Thomas Bayrle et Matt Mullican deux cabines interactives qui seront reliées aux cabines des deux autres artistes. Une des cabines de Kogler sera placée au Centre pour lâimage contemporaine, lâautre au MAMCO de Genève. En plus de sa cabine, Peter Kogler interviendra avec une pièce monumentale dans la cage dâescalier de Saint-Gervais Genève. Expositions et projections genevoises liées à Anticipation - Version 4 mamco (Musée dâart moderne et contemporain), Peter Kogler, 3 nov.-20 déc.
George Legrady Né à Budapest en 1950. Vit et travaille à Los Angeles et Stuttgart.
George Legrady a produit des photographies digitales et des installations interactives qui explorent les structures de narration non-linéaires, comme An Anecdoted Archive from the Cold War (1994) qui est basé sur Blade Runner et Robbe-Grillet , mais comprend des éléments autobiogrpahiques. Il est Professeur invité à UCLA et Professeur de Médias Electroniques à la Merz Akademie de Stuttgart. Pour Anticipation - Version 4, il propose une projection interactive, Tracing (1997); les images qui défilent sur les deux faces dâun mur réagissent au nombre et aux mouvements des spectateurs, par le biais de senseurs contrôlés par ordinateur. Le thème de cette installation est les relations est-ouest, à partir dâimages de lâAllemagne contemporaine, et dâinterventions de jeunes filmés des deux côtés de lâancien rideau de fer.
Jérôme Leuba travaille surtout en vidéo et en film - il a produit à ce jour une dizaine de bandes et de courts-métrages en 16 mm. Quelques-unes de ses bandes vidéo ont été montrées en boucle, ou dans des installations plus complexe (projections). Son projet pour Anticipation - Version 4, Small Talk (1998) est une bande vidéo présentée en boucle, réalisée à partir de chats (forums de discussion) ãpiquésä sur Internet. Ces dialogues souvent absurdes entre cybernautes de tous les pays se limitent à des questions vides de sens, uniquement destinées à maintenir le contact. Remis en situation, avec des locuteurs en chair et en os, ces menus propos deviennent extrêmement comiques; ils illustrent à merveille le paradoxe de lâhomme communiquant, mais seul.
Le travail dâElena Montesinos traque le quotidien, dans ses banalités cocasses. Dans le cadre dâinterventions éphémères dans lâepace public à Genève (1998), elle a fait circuler une limousine blanche sur les fenêtres de laquelle des images et des messages apparaissaient. Pour Anticipation- Version 4, Elena Montesinos propose une installation interactive (cd-rom) actuellement en production.
Mariko Mori Née à Tokyo en 1967, vit et travaille à New York et à Tokyo.
Les mises en scènes photographiées de lâartiste japonaise Mariko Mori assument pleinement leur style cyber-kitsch ou new-age chic. Elle-même, déguisée en geisha fantaisiste, plus proche des mangas que de la tradition, ou en cyber-punkette aux longs ongles argentés, est le personnage principal dâenvironnements idéalisés, de paysages peuplés de petits êtres plastifiés, brillants, dâune perfection optimiste et totalement ridicule. La production des oeuvres nécessite une technique lourde et très sophistiqués (images digitales de très grande taille, vidéo et photo 3D, laserdiscs) qui font davantage penser à la publicité quâà lâart. Futuristes, les images de Mariko Mori projettent des utopies positives, des espoirs fous, des nostalgies dââge dâor. Les personnages quâelle incarne reflètent dans leur identité angélique ou divine la thématique de la perfection soulignée par la technique. Même dans ses photographies de sites urbains, elle réussit à idéaliser lâespace quotidien et à lui conférer une qualité de décor futuriste pour soap-opera de science-fiction. Pour Anticipation - Version 4, Mariko Mori expose une photographie; une vue des bâtiments de lâarche de La Défense, à Paris, digitalisée et courbée Beginning of the End, Paris (1996). Les distorsions spatiales accentuent lâoptimisme de lâarchitecture et de lâurbanisme de ce coin de France.
Le travail de lâartiste américain Matt Mullican est fondé sur la traduction du monde réel en un système de signes particuliers. Ses pictogrammes, ses plans et maquettes de villes, ses simulations urbanistiques sur CD-rom, de même que les images de synthèse de son propre atelier donnent corps à une cosmologie propre qui fonctionne comme un espace de pensée autonome. Matt Mullican a exposé dans les lieux les plus prestigieux de lâart, aux Etats-Unis et en Europe, entre autre au MOMA de New York, et au Rijksmuseum Kroeller-Mueller aux Pays-Bas, ainsi quâà la documenta IX et X de Kassel. Pour Anticipation - Version 4, Matt Mullican propose un espace interactif lié aux cabines de Bayrle et Kogler. Son espace sera ouvert - un mur avec des panneaux dâaffichage blancs recouverts de news, de coupures de presse et de divers papiers propres à lâunivers de lâartiste. Un ordinateur avec webcam sera placé devant le mur. Ce travail fait penser à plusieurs espaces créés par Mullican, notamment celui qui avait été exposé à la documenta IX (1992), et qui incluait également des coupures de presse, dessins, et autres traces graphiques plus ou moins précises, collées sur les murs.
Jeffrey Shaw Né en 1944 à Melbourne. Vit et travaille à Karlsruhe (Allemagne)
Après des études à lâUniversité de Melbourne, aux Académies des Beaux-Arts de Brera et Milan et à la Saint-Martinâs School of Art de Londres, Jeffrey Shaw a été dès les années 60 un des pionniers de lâart interactif. Des installations comme Legible City (1989) et The Virtual Museum (1992) ont été montrées dans tous les grands musées et festivals du monde. Toutes ses oeuvres sont des mises en situation inédites des interactions entre lâhomme et le monde virtuel, et elles font magistralement le lien entre lâart et les avancées les plus pointues de la technologie. Jeffrey Shaw est professeur à la Hochschule für Gestaltung de Karlsruhe et directeur de lâInstitut für Bildmedien au ZKM (Zentrum für Kunst und Medien technologien) de Karlsruhe. Pour Anticipation - Version 4, Jeffrey Shaw expose The Golden Calf (Le veau dâor), installation interactive, 1995. Cette oeuvre se compose dâun socle gris clair sur lequel est posé un écran LCD connecté à un ordinateur par un cable placé dans le socle. Le spectateur prend lâécran et le tient dans ses mains. Lâécran montre une image du socle avec un veau dâor posé dessus. En bougeant lâécran autour du socle, le spectateur peut examiner le veau dâor sous toutes ses faces, y compris depuis dessus et dessous. Le moniteur fonctionne à la manière dâune fenêtre qui révèle un objet virtuel comme sâil était situé dans lâespace réel. Le veau dâor a une surface luisante dans laquelle le spectateur voit des reflets de lâenvironnement réel de lâinstallation. Il sâagit de photographies de lâespace réel prises auparavant et digitalisées, puis ãincrustéesä sur la ãpeauä du veau dâor. Le spectateur nâest pas visible dans ces reflets de lâenvironnement, mais son propre reflet est visible à la surface de lâécran LCD. Lâimmatérialité du veau dâor est rendue encore plus évidente par le fait que seule sa surface est modélisée; si le spectateur place lâécran ãdansä le corps du veau dâor, il nâest plus visible. Dans cette installation, le corps nâest plus un objet concret, mais le sujet immatériel dâune expérience physique de déconstruction. En bougeant lâécran au-dessus, au-dessous et autour du socle, le spectateur exécute une sorte de danse rituelle autour dâun pilastre technologique qui abrite un fantasme presque tangible. Lâimage du veau dâor, symbole des interdits qui frappent lâimage et les processus de représentation dans la religion chrétienne, renforce les paradoxes de cette installation.
Heimo Zobernig crée des espaces à la limite entre lâart et lâarchitecture; il collabore avec des artistes en réalisant les scénographies et les décors de leurs oeuvres. Dans le cadre dâAnticipation - Version 4, il réalise des meubles qui occuperont les cabines interactives de Peter Kogler au Centre pour lâimge contemporaine et au MAMCO.